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Photo du rédacteurNicoline Droogmans

A partir du moment où un chien ne donne pas son consentement sans leurre alimentaire face à du matériel, alors ce dernier n'est pas perçu comme étant positif.

« Il est content d'aller en balade mais il fuit dès qu'on veut lui mettre son harnais. »


A partir du moment où un chien n'a pas été habitué à porter un équipement et ce, peu importe lequel : harnais, collier, muselière, etc., alors ce dernier peut être considéré comme étant aversif. Il n'est pas naturel pour un chien de porter un matériel destiné à le sécuriser dans un monde d'humains donc autant dire que si cet apprentissage n'a pas été fait en amont, cela risque fort de se répercuter sur la façon dont il percevra le matériel en question. Au-delà de ça, le stress face à l'environnement peut être doublé au vu du fait qu'il ne sera pas pleinement à l'aise ne serait-ce qu'en portant quelque chose perçu comme aversif.


Pour beaucoup, le fait de mettre un harnais, un collier ou une muselière passe par le fait de faire entrer la tête du chien par des moyens nommés des solutions pansement. C'est ainsi qu'on va leurrer la tête du chien dans le harnais avec une friandise ou qu'on va lui faire lécher quelque chose de très appétent à l'intérieur d'une muselière. Dans les faits, ces solutions sont intéressantes en cas d'urgence, lorsqu'on n'a vraiment pas le choix. C'est le cas quand on doit faire des manipulations douloureuses et qu'on n'a pas désensibilisé la muselière auparavant ou même quand on veut sortir son chien est que le seul matériel à disposition est celui qu'il craint. Pour autant, vivre toute une vie avec des solutions qui n'en sont pas, ce n'est pas si respectueux que ça de l'état émotionnel réel du chien.


Une fois que le chien se retrouve piégé dans son harnais alors là même qu'il n'est peut-être pas si confortable que ça ou dans sa muselière alors qu'il n'a qu'une envie, c'est celle de l'enlever... Il n'a désormais plus le choix et subit le matériel imposé jusqu'à ce qu'on le lui retire. C'est d'ailleurs la limite du renforcement positif : on peut faire faire n'importe quoi à un chien qui suit de la nourriture, y compris ce qu'il ne ferait pas de lui-même. Le but, ce n'est pas ça quand on utilise du renforcement positif en respectant pleinement son consentement, mais c'est bien d'aller à son rythme à lui pour qu'il soit à l'aise avec l'apprentissage en cours et avec le matériel en lui-même.


Si vous n'êtes pas sûr(e) du fait que votre chien accepte réellement ou non un matériel, quel qu'il soit, voyez sa réaction si aucun renforçateur alimentaire ne lui est proposé. Que se passe-t-il si vous mettez le tour de cou du harnais juste en face de lui ? Met-il sa tête dedans de lui-même ou au contraire, cherche-t-il à éviter ce dernier ? Que se passe-t-il si vous positionnez la muselière en face de votre chien ? Met-il directement son museau dedans ou au contraire, se détourne-t-il ? Si la réponse ne va pas dans le sens d'un confort réel face au matériel présenté alors il est fort probable que le matériel en question ne soit pas perçu comme étant positif à ses yeux.


A la question : « qu'est-ce qu'on est supposé faire alors ? », je répondrai qu'il vaudrait mieux vous faire accompagner pour construire un plan de travail si vous n'êtes pas à l'aise pour le faire vous-même. Parce qu'on peut tout à fait mener à bien une désensibilisation couplée à du renforcement positif pour faire accepter du matériel à un chien, à partir du moment où le protocole est bien fait, construit selon la sensibilité du chien et suffisamment progressif pour aller à son rythme à lui. Alors oui, on utilise le renforcement positif mais pas en guise de leurre pour obtenir un comportement contre ce que souhaite réellement le chien face au matériel utilisé. On l'utilise pour obtenir, petit à petit, une réelle volonté de sa part à mettre le matériel en l'associant positivement.


Penchez-vous également sur la question de si le matériel est confortable ou non. Son harnais frotte-t-il derrière ses pattes avant ? Est-il d'une matière confortable pour lui ? Les clips lui tirent-ils les poils quand vous les bouclez sans faire attention ? Est-il à l'aise avec le passage de tête dans quelque chose ? Sa muselière frotte-t-elle sur le museau ? Est-elle suffisamment grande pour lui permettre de haleter correctement ? Toutes ces questions ont leur importance car si le matériel utilisé est inconfortable, vous aurez beau faire des pieds et des mains, il le restera peu importe l'apprentissage mis en place. Mieux vaut donc se poser la question.



© Toutougether - Nicoline Droogmans

06 36 10 04 84

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